THE HEART OF A LONELY HUNTER

JOUR 1. Il ne reconnaît rien. Le monde a changé. Tout a changé, pas seulement le monde. Les gens aussi, les vêtements, la nourriture, les couleurs, les odeurs, la façon de parler. Son cœur bat tellement vite qu'il pense un instant qu'il va exploser dans sa cage thoracique. L'adrénaline lui permet d'avancer et d'explorer, et ce malgré les regards curieux qu'on lui lance ; n'est-ce pas lui, qui devrait leur lancer des regards curieux ? […] Priam s'éveille en sursaut, haletant. Du revers de la main, il essuie la sueur qui perle sur son front et ses tempes. Chaque nuit c'est le même refrain ; il se rêve bête de cirque au milieu d'une monde qu'il ne comprend pas. Il est sûrement en train de devenir fou. Cette double vie qu'il s'invente et qu'il pense réelle, c'est sûrement de la folie. Peut-être que Priam devrait se présenter de lui-même à un asile psychiatrique en déclarant être aussi dangereux pour lui-même que pour le reste de l'humanité. Ou peut-être que c'est à cause du whisky, duquel il a abusé avant de s'endormir mollement sur le canapé. En cherchant à se convaincre lui-même de ses troubles psychiatriques, Priam se frustre. Il n'est pas fou, le problème vient d'autre chose. De quelqu'un d'autre. De n'importe quoi d'autre, mais pas de lui. Il ne peut pas inventer une forêt enchantée, un arc et des flèches posés sur la table à côté, une femme qu'il a aimée et dont l'absence crée une douleur insupportable dans sa poitrine. Il a bien essayé d'en parler, mais chaque fois on lui répond la même chose :  « Tu es sûr que tout va bien ? Tu devrais aller voir un médecin. » Alors Priam ne dit plus rien. Il se contente de vivre avec ses questions, de boire du whisky et s'endormir dans son salon, lutte éternelle pour échapper à ses démons.  

JOUR 50. Elle est là, debout sur ses deux jambes, bien vivante, l'air parfaitement heureux et épanoui. Priam n'en revient pas. Elle est là, devant lui, et ne le regarde même pas.  « Une bière. » commande-t-elle le plus naturellement du monde. Comme il ne réagit pas, bien trop surpris pour bouger ou répondre, elle répète :  « Une bière. S'il vous plaît. » Mais alors Priam, qui pensait son amour disparut à jamais, explose :  « Une bière ? Après tout ce temps, c'est la seule chose que tu as à me dire ?! » Le silence tombe lourdement chez Granny's, petit bed&breakfast dont il est le propriétaire et qui attire chaque jour le beau monde de Portree. Les regards curieux se tournent vers eux. Cette fois, c'est le tour de mademoiselle d'être surprise.  « Pardon ? On se connaît ? » bégaye-t-elle, et Priam sent la colère l'envahir. Est-il fou au point de l'avoir inventée, elle aussi ? Certainement pas. Il saurait dire où se trouvent les moindres de ses cicatrices ou de ses grains de beauté.  « Sur l'épaule gauche, tu as un grain de beauté en forme d'étoile. »  « Mais comment … Com ... » Mais elle est coupée par un homme qui passe son bras autour de ses épaules. Priam se souvient de lui aussi, et de la façon dont ils se sont souris quand il est arrivé trop tard le jour de leur mariage. Aussitôt, on lui demande où est le problème, s'il est une espèce de pervers voyeur. Priam, pour éviter de perdre toute sa clientèle, renonce à l'idée de se battre et se confond en excuses en répétant qu'il a confondu. Pourtant, un détail ne trompe pas : le grain de beauté. Cela semble suffisant à monsieur qui entraîne sa femme par les épaules. Cette dernière jette un coup d'oeil en arrière, par curiosité ou par pitié peut-être, et Priam détourna les yeux. Pour la deuxième fois de son existence, il perd la femme qu'il aime. Il ignore laquelle de cette réalité ou de l'autre il execre le plus. Chacun reprend ses activités et ses conversations chez Granny's, et Priam tente de faire de même. Ce jour-là, il cassera trois assiettes, deux verres et un coquetier.

JOUR 100.  « Arrêtez de me suivre bon dieu, vous êtes malade ! » La jeune femme se retourne vivement et lui fait face. Priam avance de quelques pas pour être à découvert sous la lumière du réverbère qui grésille dans l'obscurité. Il ne voulait pas en arriver là, ça le rend fou. Elle le rend fou, à ne pas se souvenir. Comment peut-on oublier complètement la personne qu'on a aimée ?  « J'ai tout essayé, pour que tu te rappeles. Tous nos souvenirs, tous les mots échangés … Qu'est-ce que je dois faire pour te convaincre ? » Il crève de douleur. Il a l'air fou, il le sait. Ou peut-être que Priam ne le sait plus. Devant son regard ahuri, elle fond en larmes. Elle s'approche de lui, abat sa main sur sa joue. Et puis, chose surprenante, elle referme son poing sur son vêtement et pose son front contre son torse. Elle a l'air si petite et fragile que Priam pense un instant la serrer contre lui. Le souvenir de leurs corps en émoi et du plaisir ressenti ensemble refait surface, brusque et dévastateur. Mais il se refuse à la toucher, pour ne pas la brusquer.  « Je crois que vous m'aimez vraiment, mais que vous êtes fous. On n'a jamais vécu tout ça, je ne me souviens pas. Je ne me souviens que de mon mari. C'est le seul que j'ai connu. Merci de m'aimer, mais laissez-moi tranquille. Je vous en supplie. » […]  « A quoi tu penses ? » Priam n'a aucune envie de parler. Ses lèvres se posent sur celles de la femme dont il partage la couche, et ça leur convient à tous les deux. Il se rasseoit au bord du lit, elle tente de le retenir faiblement. Elle sait qu'il partira de toute façon, parce qu'il ne reste jamais. Elle n'insiste jamais non plus. Priam, mécaniquement, se rhabille et quitte l'appartement. Ses pas le guident jusqu'au Granny's où sa serveuse fait la fermeture. Elle le pousse en sens inverse pour l'empêcher de rester ici et de boire. Alors il erre des heures durant dans les rues de Portree, se perd dans la forêt. C'est encore là-bas qu'il se sent le mieux, qu'il fasse nuit ou non. Le temps passe et les souvenirs s'effacent. Il se souvient du petit chaperon rouge et du grand méchant loup, mais pas de leurs visages. Il se souvient du village où il a grandi, mais ne s'en souvient que de nom. Pourtant, elle, le pire de tous ses souvenirs, demeure intact. Elle et son arc, qui l'attend à la maison. Finalement, Priam fait demi-tour pour rentrer. Et tous les soirs, ou presque, c'est la même chanson.

je le redis encore une fois, mais michiel pour le chasseur, c'est juste parfait et le fait qu'il ne se souvienne pas du visage du chaperon et du loup, c'est juste une excellente idée. j'ai hâte de voir ce que ça va donner avec aéna et lucian du coup et puis l'histoire de priam, j'en suis fan bref, tout est parfait et c'est avec plaisir que je te valide

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Te voici à présent validé(e)! C'est cool, c'est fun tu vas t'éclater ! Alors à présent tu peux faire des scénarios si besoin ou encore des pré-liens. N'oublie pas de demander un logement parce qu'entre nous dormir dehors c'est pas le top! Et aussi référence ton métier comme ça tout le monde sait ce que tu fais! N'oublie pas non plus de référencer ton personnage de conte. Et enfin, tu peux te faire pleins d'amis ou d'ennemis dans la partie lien.
Amuse-toi, passe un bon moment avec nous