the swan song

Il était une fois, dans un petit pays, un Roi et une Reine avaient deux beaux enfants. Le premier était un jeune homme doux et sensible et se prénommait Rothart. Quant au second, il s'agissait d'une jeune fille, elle était belle, elle plaisait mais elle avait également de l'esprit. Elle s’appelait Odette et tout le petit royaume l'adorait. Les enfants recevaient toutes les instructions afin de les préparer à devenir de bons dirigeants pour leurs futures vies. Au seizième anniversaire d'Odette, le Roi trépassa. Selon la Loi salique, le royaume et le trône revenaient à l'aîné, Rothart. Mais le testament du feu Roi surgit aux yeux de tous ; le défunt avait désigné sa fille, la princesse Odette comme étant la digne héritière de son royaume. Mais avant que quiconque réagisse, un vieux frappa ces jeunes gens, changeant leurs vies à jamais ...

« Hé ! Laissez cette oie tranquille ! » Oie ? Cet imbécile l'avait-il bien désignée comme étant une oie ?! Elle était vexée, c'est sûr. Même le premier idiot le remarquait au premier coup d’œil ; elle était un cygne, pas une oie ! Mais en même temps, elle ne pouvait rien dire ; prisonnière dans une cage en bois, elle aurait été vendue comme une vulgaire volaille dans le premier marché où s'arrêterait son kidnappeur. Et puis, si elle avait poussé des cris à tue-tête, ce n'était pas pour faire entendre sa si jolie voix. Quelqu'un a fini par entendre ses appels et est venu à sa rescousse. Et il a fallu que cela soit un imbécile qui ne sache pas faire la différence entre une oie et une cygne. Mais bon, elle aillait faire avec. « Jeune homme, si tu veux ce cygne, il faudra venir au village où je vais vendre cette bête. » De sa cage, l'animal observa son bien étrange sauveur ; c'était visiblement un paysan au vu de sa tenue et il était accompagné d'une brebis. Mais c'était son regard qui attirait l'attention du cygne ; elle croyait voir que le jeune homme avait la ferme intention de la sortir de ce pétrin. Son regard ? Le fait qu'il se soit arrêté ? Elle ignorait. Pendant un temps, le jeune homme hésitait, il jetait des regards entre sa brebis et le cygne avant de pousser un long soupir. Ce soupir qui vous fait comprendre qu'il était sur le point de faire quelque chose de regrettable. « Je vous échange ce "cygne" » - quoi ? en plus il doute de sa véritable nature - « contre ma brebis ... » Le vendeur se redressa. Enfin ! Cet inconnu avait suscité l'intérêt de son ravisseur.
L'échange se passa rapidement ; on attacha la brebis à la carriole du commerçant, on libéra le cygne et on le remit au jeune paysan. La charrette et la prison de fortune du cygne s'en allèrent dans la forêt. Bien que libérée, un nœud était encore pendu autour de son long cou. Remarquant ce détail, le paysan se baissa à sa hauteur et se mit à dénouer le nœud. Décidément, il était stupide, se mit-elle à penser ; il aurait pu juste faire glisser sa corde vers le haut. Mais bon, tant pis. « Ma mère va encore me faire passer un savon ce soir quand elle saura que j'ai encore échangé une bête pour ... une autre cette fois-ci ... En fait moi, c'est Jack. » Elle aurait souhaité lui répondre et se présenter également, mais sa condition l'en empêcha.  Ne pas pouvoir parler comme elle le souhaitait l'attristait profondément. Jack poussa un autre soupir de regret et émit un petit rire gêné. « A quoi ça sert que je me présente ... A une oie en plus » - il est indéniablement dans le déni - « De toute façon, ma mère finira par te trouver une utilité. » ... Quoi ? Attends, il a bien dit ; elle finira par lui trouver une utilité ? Elle aime pas ça. Jack finit de défaire le nœud ; c'était le moment de détaler. Le cygne ouvrait ses grandes ailes, ce qui a pour effet de surprendre Jack qui tomba à terre, elle détala à toute vitesse, battit des ailes et s'élança pour s'envoler. « Hé ! Reviens ! REVIENS ! REVIEEEEEENS ! » Elle ne se retourna pas, elle se contenta de monter vers le ciel. Elle esquiva les branchages et s’éleva au-dessus des arbres. Enfin libre ! Pour exprimer sa joie, elle se laissa à pousser des cris. Elle n'appréciait pas sa voix, mais elle s'en fichait ; tant qu'elle pouvait s'exprimer, elle s'en donnait à cœur joie. Mais elle se focalisa de nouveau sur la réalité ; elle remarqua que le ciel devenait orange. Elle le savait, elle était pressée par le temps. Elle ne devait pas perdre de temps à présent ; elle devait rentrer chez elle. Une nouvelle joie la saisissait de nouveau.

Le cygne arriva enfin à destination. Elle amorça un atterrissage en douceur au-dessus d'un lac, qui se trouvait au cœur de la Forêt Enchantée. Elle fut accueillie par d'autres cygnes qui l'acclamèrent par des cris de joies. La principale intéressée leva de nouveau la tête vers le ciel ; il commençait à s'assombrir. La transformation aillait bientôt commencer. Elle nagea alors vers le bord du lac pour avoir un point d'appui. Elle était bientôt rejointe par deux autres cygnes. On patienta quelques instants, puis un halo de lumière illumina un cygne. Puis un autre. Ainsi de suite, tous les cygnes furent baignés dans une lumière argentée. L'endroit s'illumina et s'il y avait un témoin, il serait aveuglé par cette lumière magique. En effet, elle était magique ; car l'instant d'après, il n'y avait plus de cygnes. Mais des jeunes gens habillés dans de belles tenues soulignant de leurs origines nobles. Notre cygne rencontrée plus tôt était une jeune femme portant une robe de couleur beige. Elle regarda ses compagnons de fortune et échange quelques embrassades pour manifester sa joie de trouver sa forme humaine.
« ... Woah. » La jeune femme se retourna et remarqua la présence de Jack. Mon Dieu, cet imbécile l'avait poursuivie jusqu'ici ! Elle jeta un regard gênée et intimidée autour d'elle. Un lourd silence s’installa rapidement que Jack ne tarda pas à le briser. « Euuuuh ... vous êtes quoi au juste ? » Avant que notre demoiselle ait pu dire quoique soit, sa voisine intervient ; « En fait, nous sommes des cygnes le jour, humains la nuit. Un peu comme des loups-garous quoi ! » Jack laissa tomber sa mâchoire face à cette information. A un autre voisin de notre demoiselle d'enchaîner ; « On l'a pas vraiment cherché. On subit une malédiction familiale. » L'incrédulité se lisait sur le visage de Jack. Ses cousins n'étaient décidément pas très explicites ; il était temps qu'elle intervienne. « Ce que mes cousins essaient de t'expliquer, c'est que cette malédiction n'est pas vraiment anodin mais pas vraiment non plus étrange. Mes oncles ont été changés en cygnes par une sorcière - il me semble - et ma mère a dû faire vœu de silence pour annuler le sort. Elle a réussi, mais visiblement c'est retombé sur nous, leurs enfants. Je crois que j'ai à peu près tout dit. » La surprise se dissipa peu à peu chez Jack mais il était toujours abasourdi. La jeune femme en beige s'approcha du paysan et lui tendit une main avec un grand sourire. « Je ne crois que je n'ai pas eu l'occasion de me présenter tout à l'heure ; je suis la princesse Odette, je te remercie beaucoup de m'avoir délivrée. » Elle constata bien que Jack ne savait pas comment se comporter devant une personne comme Odette. L'embarras se lisait dans son regard. Mais il finit par être rassuré par le regard bienveillant d'Odette. Jack lui rendit son sourire et serra la main d'une bonne poigne.

Dans une contrée pas très loin, vivait le Prince Siegfried. Il était noble et fort généreux, mais on lui reprochait un défaut embarrassant ; il était bien trop naïf. En effet, le jour de son vingt-cinquième anniversaire, alors que sa mère la Reine l' avait invité à choisir une fiancée parmi les jeunes femmes qu'on lui présentait, il déclara qu'il préférait épouser une femme par amour et non par choix. L'Assemblé rit à cette déclaration. Le lendemain matin, il partit à la chasse, une de ses activités favorites. Il croisa la route de deux cygnes ; un en blanc et un en noir. Le Prince les suivit discrètement, et ce  jusqu'à la tombée de la nuit, dans une clairière. Il surprit les cygnes se métamorphoser sous leurs formes humaines et les reconnut immédiatement comme étant la princesse Odette et le prince Rothart les héritiers disparus du royaume voisin. Il garda le secret des jeunes gens et se mit à revenir plusieurs nuits. Essentiellement pour voir Odette.

Le Prince Siegfried lui plaisait, Odette ne pouvait pas le cacher. Au départ, elle s'était méfiée de lui[...]