ROBIN — fallen king

Une pièce d'or. Elle scintille sous la lumière des torches, roule jusqu'à mon pied qui l'immobilise d'une poussée implacable. Ma botte résonne sur les pavés de mon château vide. Je lève la coupe à mes lèvres et je sens le goût fruité et âcre du vin sur ma langue. La frayeur du poison me fait recracher, tousser, lancer de toutes mes forces la vasque d'or sertie de rubis sur le sol. « Vous ne m'aurez pas ! Gredins ! Brigands ! Menteurs ! » Je frissonne : y a t-il réellement quelqu'un pour entendre mes cris ? Marianne, Petit Jean, Frère Tuck, tous sont partis ou morts. Ils m'ont laissé seuls, dans ce château de Sherwood que j'ai gagné. « J'ai vaincu Jean en duel ! Ce n'est pas ma faute ! J'ai gagné le droit d'être roi de Sherwood ! J'en avais le droit ! » Les seuls sont qui arrivent à mes oreilles sont mes propres hurlements. Je me sens mal : le venin glissé dans ma nourriture, sûrement. Demain, je ferais exécuter la cuisinière. Elle est l'une des dernières : tous sont partis, arguant que je devenais fou, avide et dangereux. Ceux qui restent sont ceux qui ont soif de mon trône, de mon or ou de mon sang. Je le sais, je le sens. « Vous ne m'aurez pas. » Je répète cette phrase, en me rasseyant sur le coussin de mon trône, en me recroquevillant comme un enfant dans les ombres de ses cauchemars. Mon arc est prêt de moi, mais peut-être ne peut-il plus rien pour moi. Ceux qui sont contre moi sont si nombreux ...

Je me souviens de ce jour où j'ai tué Jean. Notre duel avait ameuté tous ceux qui étaient sous son joug, ceux auxquels j'avais distribué or et victuailles, alors que sous sa tutelle, ils étaient pauvres, affamés et errants comme des chats, faméliques comme des loups. Je me souviens de ce regard avec Marianne, ma douce, alors qu'elle s'approchait de moi, nullement dégoûté du sang du traître sur mes mains. Elle a lavé ce sang, sur mes doigts, et m'a félicité d'avoir offert à Sherwood sa liberté. J'entends encore les vivats, les hourras, alors que je devenais le leader de cette ville que j'avais aimé. Mais il faut croire que le bonheur ne dure qu'un temps. Puis, tous se sont mis à me tourner le dos, un par un, d'abord ma tendre femme, en s'enfuyant avec Jean. Trahison empoisonnant mes sens. Puis Tuck est venu me susurrer à l'oreille que je devais baisser les impôts. Je me rappelle ses grands yeux embués de larmes, quand mon épée lui a tranché la tête, à ce rebelle, à ce faux-jeton. Tous, tous ils sont morts ou enfuis ...

Je me réveille, en sursaut, noyé de sueur dans mon lit. Une migraine me prend les tempes, alors que toujours ce même cauchemar hante mes nuits, au point que j'en devienne insomniaque ou que je craigne de trouver le sommeil. Le son des cloches annonçant la mort de ce personnage que je jouais semblent funestes dans mon esprit. Je secoue la tête et repousse mes cheveux avec fébrilité. Je suis heureux de ne pas être ce pauvre bougre de roi - seul, démuni et entouré d'ennemis dangereux. Je frissonne encore et me lève pour me servir à boire, quand mes yeux se posent sur mon trésor, mon bien le plus précieux : mon arc, amoureusement entreposé près de mon lit. Et j'ai la chair de poule quand je repense à ce roi, qui serrait contre sa poitrine haletante de rage ce même arc. « J'ai simplement amené inconsciemment cet objet dans mes songes » dis-je tout haut, pour me rassurer de ma propre voix. Mais, d'aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours eu cet arc, et j'ai toujours fait ces rêves ... Est-ce logique, est-ce possible que chaque nuit, les aventures de ce roi déchu me suivent, me collent à la peau ? Je me penche et caresse la tête de mon chat qui réclame à manger. « Peut-être devrais-je me changer les idées et endosser le costume de l'Archer. » Mes cauchemars s'évaporent à la mention de mon alter égo : capitaine de la police le jour, la nuit je deviens ce voleur agile qui arrive à fuir toutes autorités. Et si je détrousse moi aussi les gens, ce n'est absolument pas pour le redonner aux pauvres. Comme ce roi, je suis avare, ambitieux ... « Il pourrait presque être moi » souris-je à Toby, qui se frotte puis s'en va dans le jardin. Mes yeux, qui s'accoutument rapidement à la nuit, trouvent les étoiles et la lune, et une très vieille chanson me revient, sans que je sache pourquoi ; ma voix grave, un peu musicale, un peu fausse, s'élève dans la nuit comme un murmure venu d'un autre temps : « Pourquoi redouter l'eau calme et bleue de la rivière, qui paraît tant se complaire à leurs jeux, qui peut se douter que l'ombre douce et familière, cache un gros shérif aux desseins belliqueux ? » Je souris, et me tourne vers une cachette derrière un mur. J'en sors ma tenue noire, à capuche, et tout mon attirail.

Ce soir, l'Archer viendra piller vos trésors, car il craint d'être tourmenté par ce roi si semblable à lui-même ...

ROBIN JOTEM. Mais ca, je te l'ai déjà dit plus haut Alors, de une, j'adore ce que tu as fait de ce personnage, et de deux, ben Tom. Bon, et puis aussi ta plume, parce que j'adore. Voila. C'est un ensemble. Donc dès à présent, amuses toi bien parmi les fous avec ce nouveau petit renard !   Et félicitations bg

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Te voici à présent validé(e)! C'est cool, c'est fun tu vas t'éclater ! Alors à présent tu peux faire des scénarios si besoin ou encore des pré-liens. N'oublie pas de demander un logement parce qu'entre nous dormir dehors c'est pas le top! Et aussi référence ton métier comme ça tout le monde sait ce que tu fais! N'oublie pas non plus de référencer ton personnage de conte. Et enfin, tu peux te faire pleins d'amis ou d'ennemis dans la partie lien. Et aussi réclamer tes points quand tu votes pour le forum et remonte les pubs
Amuse-toi, passe un bon moment avec nous